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Les libertés ne se donnent pas. Elles se prennent. - Printable Version

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Les libertés ne se donnent pas. Elles se prennent. - Darkwind - 08-09-2006

Darkwind était déprimé. Il était toujours déprimé quand approchait l'anniversaire de sa mort : Le 8 juin 1953. Il fumait toujours beaucoup plus ces ignobles cigarettes au tabac brun, acre. "Fumer tue" parait-il.... "Tu parles"

Il venait d'avoir vingt ans quand ces chiens de fascistes avaient envahi son pays en 1941. Des "Panzer Division" qui crachaient la mort dans leurs uniformes rutilants aussi facilement qu'on écrase une mouche.
Staline s'était allié avec le Diable. Que peut t-on attendre d'autre du Diable qu'il vous écrase, vous lamine et vous broie ? Dommage que comme d'habitude les seuls à pâtir de cette sale guerre soient les paysans, les ouvriers et les artisans.

Darkwind, qui a l'époque s'appelait Vladimir Breniekov (Vladimir comme Vladimir Illitch Oulianov dit "Lénine" dont son père était un fervent admirateur tout en ayant été spolié de "La Révolution d'Octobre"), était fier d'être membre d'un régiment de cosaque; jusqu'à ce qu'il comprenne que le sabre et le cheval qu'on lui donnait ainsi que les 2 grenades ne serviraient pas à grand chose pour arrêter les Panzers et les mitrailleuses lourdes. Il avait pourtant continué à se battre : à Kiev tout d'abord où la plupart de ces compagnons étaientmorts puis Moscou et enfin Stalingrad.

Bien sûr plus d'une fois il a eu peur, plus d'une fois il a fui et plus d'une fois il a du choisir entre sa vie et celle de ces compagnons. Rien à voir avec ce que nous montraient les films de propagande : Pas de grands sentiments ni de patriotisme. Dans la guerre il n'y avait que la peur, le froid, la faim, l'odeur immonde de pourriture et de merde, les rats et les corbeaux qui déchirent les cadavres, et le pire les officiers.
Les officiers ... Il y avait ce Capitaine -Jukov- qui avait tué mon Camarade, un jeune engagé nommé "Piotr" d'à peine 18 ans et qui sentait encore le lait maternel. Il l'avait froidement abattu parce qu'il fuyait devant l'ennemi. Salopards D'officiers ! Comment ne pas chier littéralement dans son froc quand il fallait charger ? Ils nous laissaient choisir entre crever d'une balle Allemande ou d'une balle Soviétique.
J'ai fait mon choix. J'ai tué Jukov d'un coup de sabre et je l'ai regardé mourir, essayant d'aspirer l'air alors que sa jugulaire se vidait à gros bouillon. J'ai tué d'autres officiers, de "bons" communistes et je les ai tous regardé mourir, la vie les quittant lentement ... Tous des salopards, des opportunistes et des dictateurs.
La Révolution n'avait rien changé et Staline était encore pire qu'Hitler. Il ne pouvait y avoir de vrais libertés qu'en détruisant tous les pouvoirs quels qu'ils soient.
L'Allemagne nazie vaincue, j'ai continué mes activités politiques. J'ai parfois dû tuer d'autres officiers, d'autres magistrats qui assommaient le Vrai peuple. Nous étions très peu à continuer à nous battre.

A mon "procès", si on pouvait appeler ça un procès, mon statut de "héros de la grande guerre patriotique" me valu de d'être déporté en Sibérie au lieu d'être exécuté. Maigre consolation que de mourir à petit feu de faim, de froid, de maladie et d'épuisement. J'ai survécu 6 ans dans ces camps de la mort. Je suis mort un 8 juin 1953 de la tuberculose qui a ravagé nos rangs.

J'avais 32 ans.