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Oderint, dum metuant - Printable Version

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Oderint, dum metuant - Nergal - 07-26-2006

La porte du Styx se referme derrière une ombre.

L’effervescence qui règne en ce bar reste encore largement perceptible, même à travers la lourde cloison faite d’onyx et d’acier. Après tout, les nominations au poste de Chevalier ne sont pas monnaie courante. Surtout lorsqu’un Baron de la Justice en personne officie à la remise des distinctions. Et quel Baron…

La servante d’Andromalius se félicite d’avoir pris la précaution d’assister à cette réunion en restant invisible aux yeux de tous. En effet, il est heureux que personne n’ait pu voir son expression lorsque Vigo fit sa soudaine apparition. Le masque imperturbable qu’elle prend toujours plaisir à afficher en public se serait sans doute craquelé, aux yeux de tous... Inadmissible. Et des plus fâcheux pour son autorité. Le Chevalier du Jugement se tient là, adossé à la porte, se perdant dans les conjectures qui lui viennent à l'esprit.

Lui… Ils l’avaient donc finalement envoyé ici. Pourquoi ? Suite à l’incident concernant Moriarty ? Peut-être, mais il est peu probable que ce soit l’unique raison. Un Baron ne se déplace pas pour un simple Chevalier, si prometteur soit-il. Alors… dans quel but est-il venu ? Serait-ce... Non, impossible.

Aussi troublée qu’intriguée par cette venue des plus impromptues, Nergal secoue la tête et se remet en marche, s’éloignant d’un bon pas de l’entrée du Styx. Il lui faut en avoir le cœur net, le plus ardu étant maintenant de trouver où il peut bien résider en ville. Par où commencer...
A peine a-t-elle effleuré cette idée qu'un flash, bref mais puissant, submerge alors son esprit, lui arrachant au passage une légère exclamation de surprise. Une réminiscence tout droit sortie de ses souvenirs des Enfers...

Un petit sourire se dessine sur les lèvres fines de la démone. Elle sait désormais parfaitement où elle pourra trouver ce cher Vigo...


Oderint, dum metuant - Vigo - 07-26-2006

Sortant d'une poubelle éventrée, le gros rat gris suit son flair jusqu'au vieux morceau de lard qui traîne par terre. Il ne remarque pas que les deux formes immobiles situées de part et d'autre du bout de lard sont en fait une paire de Doc Martens dont le propriétaire immobile depuis de longues minutes ne loupe pas un seul de ses mouvement.
A peine a-t-il entamé le gras qu'une main rapide comme l'éclair le saisit par la queue et le plonge dans un sac.



**********

Le démon n'avait pas eu à chercher longtemps, car à vrai dire il l'avait déjà repéré, mais n'avait curieusement pas été marqué plus que cela, à ce moment.
Complètement apeuré, le rat couine et se débat, s'étranglant toujours un peu plus dans le collet qui le retient prisonnier.
Mais le voici qui arrive, ombre parmi les ombres.
Un chat noir malingre, dont les yeux verts brillent d'une bien étrange façon.

En quelques secondes, le rat est mort et avalé. Le matou qui retourne ensuite d'ou il vient ne s'aperçoit pas qu'une silhouette silencieuse suit sa trace.

Après la traversée d'un terrain vague, de ruelles sombres et sordides, le chat se dirige vers une vieille
porte rouillée et traverse la chatière.
Quelques secondes plus tard, une silhouette ouvre la porte, pour se retrouver face à un mur de brique.


"tsss... "

Elle s'engouffre sans hésiter et traverse le mur comme s'il s'agissait d'un simple rideau, disparaissant aux yeux de tous lorsque la porte se referme derrière elle.


Oderint, dum metuant - Vigo - 07-26-2006

Une grande et sobre pièce, mal éclairée par les chandeliers antiques situés le long des murs.
Bien que peu meublée, la pièce semble grouiller de vie. En effet, chaque objet est mouvant dans son immobilisme, et semble habité par une âme maligne. C'est effectivement le cas.

Lorsque la silhouette rentre et met un genou à terre, l'énorme fauteuil tourné vers une fenêtre donnant sur le néant des entre-marches pivote, ses grosses pattes de salamandre s'efforçant de ne pas secouer son hôte. Encore un serviteur de Bélial à qui il avait fallu apprendre la discipline.

Le chat saute sur les genoux de son maître, crache et court se réfugier dans un coin.

La masse imposante du Baron de la Justice, mains jointes en position de méditation, ne vacille pas. Le baron entrouvre les paupières, laissant la faible lumière frapper ses yeux à la pupille absente.
Il se redresse et toise le Chevalier.


"J'avais prévu votre visite. Je l'ai lue dans le futur."

Avançant d'un pas lent et majestueux, faisant cliqueter les lourdes chaînes qui décorent sa tunique de vieux cuir, le Baron retrousse les babines et commence à renifler, tout en tournant autour de Nergal. Les narines soudainement dilatées, il respire et renifle, et son cerveau enregistre les effluves, les trie et les interprète. Il se gave au passage des pensées de la démone, gloussant presque lorsque le souvenir d'une mise à mort particulièrement cruelle lui parvient.

"Je sens votre pouvoir, mon amie. Il suinte par tous les pores de votre peau, avide de sang, insatiable. Nul doute que vous deveniez sous peu mon subordonné direct.

Et en dehors des politesses d'usage, que me vaut l'honneur de votre subite irruption ?
"